jeudi 4 janvier 2007

La frontière

Dénudé, qui es-tu ?


Ces derniers mois, cette question lancinante vient cogner le crâne comme un violent mal de tête après l'effort. Qu'y a t-il derrière l'écorce ?
Sans réponse, on laisse ramollir l'écorce, parfois jusqu'au danger. Alors on se dit : qui y a t-il derrière l'écorce ?

Il y a eu ces jours, où les certitudes tombaient des arbres à la façon des feuilles dont l'éclat doré se ternit. Ces jours où il me semblait entendre un rire lointain, une voix que j'ai laissée, une voie que j'ai laissée.
D'autres images, claires comme la réverbération du soleil sur les névés.
Des valeurs que l'on cherche, le mal au dos, acroupi au bord du ruisseau, tamisant les eaux de pluie, quémandant au destin quelques pépites.

Meursault, mojitos et tapas : je m'entends bien avec H., j'aime nos discussions, son accent berlinois qui traîne et la pétillance de ses yeux. En le raccompagnant, je ne cache pas que j'aurais aimé être embrassé. Il y a toutefois cette dualité : se dire que l'échange de chaleur humaine est ce qu'on a fait de mieux. Se dire que nos différences, au-delà du culturel, me font le quitter alors même que nous nous sommes rencontrés.

Il y a cette nécessité de solitude, crayon à la main, pour tracer ses propres contours. Il y a ces circonstances, qui ricanent comme des Erynnies, à me voir me débattre pour ne plus rester seul, au milieu de la plaine. Il y a cette absence de sentiment entier que j'ai dû égaré dans de trop nombreux lits. Il y a, encore, cette frontière.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pourquoi pas:)