mardi 13 mars 2007

Bourgeons

Effervescence printanière.

Effervescence intérieure dans la douceur printanière, le simple plaisir de cligner des yeux en regardant un ciel plus clair. S'assurer qu'à chaque pas, on va vers le meilleur. Et on va vers le meilleur (
enfin vous je sais pas, mais moi oui!)

Effervescence de la période fiscale, chaque jour s'appliquer à sa tâche, méticuleux et patient, et vérifier la loi de Marguerite Gentzbittel : "
plus on fait de choses, mieux on les fait". Oui, ça fait des journées de 9 heures de boulot, dont on sort crevé et satisfait, sans honte, à deux doigts d'aller défiler en costard sur un char, façon fiscal pride. Décidément, ça me plaît. Même s'il faudra tôt ou tard changer de crèmerie.
Trouver le temps néanmoins d'écrire, ici et sur du vrai papier, de s'octroyer des zones de pur repos, tasser les affaires courantes pour dégager du temps libre. Ce week-end, la marmotte
s'invite sur la place de Lyon avec un ami commun pas vu de longue date, ça va farter !!!

***

Effervescence lyrique.

Je suis en attente de quelques nouveaux exemplaires des Chants de l'éolienne. La commande a été faite à la Librairie des Nouveautés cette fois-ci; les exemplaires commandés chez Décitre ont été soit vendus, soit massacrés pendant le transport. Désolation sur un siècle où un libraire me disait, pas plus tard que cet hiver : "
Mais Monsieur, on est au vingt-et-unième siècle, plus personne ne s'intéresse à la poésie".
Connard... défends ton beefteck ou change de métier ! (
et je sais de quoi je parle...)

Garder un ou deux exemplaires ici, offrir les autres.
L'un d'eux a été cacheté samedi dernier. Ne t'inquiète pas, je te l'ai promis depuis longtemps, il te parviendra bientôt, tu l'as compris.
Penser à une ou deux semaines de vacances, à la fermeture du cabinet en août, descendre en Camargue, et rencontrer Marie Huot. Oui, avant même Nancy Huston.

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Effervescence des cellules.

Celles du cerveau, celles de la peau, celles du ventre, doivent être les mêmes. Pareil à il y a trois ans, peu de temps avant le premier grand krach, pareil à cette sortie d'hiver là, à me nourrir de viande crue, de légumes en salade et de fruits frais. A nourrir mes yeux de petits rêves capricieux, tous à portée de main, et parsemer certaines conversations de la voix de mon père.

J'applique avec méthode de nouvelles couches de silence pour masquer le sien, un peu passé, un peu jauni, craquelé par ce désir de vivre qui l'emporte sur tout, décidément, sur tout. Saupoudrer mes échanges avec d'autres voix plus proches. Certaines en deviennent des pierres précieuses. Des personnes fragiles à qui il faut rappeler de plus en plus souvent que, oui, on pense à elles et on ne les oublie pas.

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Effervesence du coeur.

Résumé des épisodes précédents...
2004 : "comment bats-tu ?"
2005 : "pourquoi bats-tu ?"
2006 : "pour qui bats-tu ?"
... et 2007 : "vas-y, fais-toi plaisir !"

Ce week-end il y a eu le bruit imperceptible des souffles longs, synchrones, dans le silence sombre d'une chambre à coucher.
Les gestes dans le sommeil, inconsciemment, se rapprocher.
L'odeur apaisante de l'autre, comme un diffuseur d'huiles essentielles relaxantes.
La paupière qui s'ouvre parfois sur un oeil qui observe dans un sourire.
Les doigts enlacés de deux mains qui tissent une sérénité dans le secret.
Regarder le petit matin sur les montagnes enneigées, allongé, et sentir une lèvre qui palpite sur la nuque.
L'homme est comme une clepsydre, finalement: il suffit de le coucher pour que le temps s'arrête.

C'est bon, les parenthèses d'éternité. C'est bon !