dimanche 25 février 2007

Oh my Goodness !....

Que faire un week-end à plus de 38° et tous les signes de la grippe?
Mater des DVD imports. Au hit du palmarès, alors qu'il a été descendu en flammes par pas mal de critiques trop bien pensantes, Another Gay Movie.
C'est tellement lourd que ça en devient rafraichissant. C'est joyeux, ça ne prend pas la tête avec d'éventuelles considérations du type : "l'homosexualité, ce douloureux problème"...
Un sportif, un nerd, un moins-simplet-qu'il-en-a-l'air et un homo plus... flamboyant, quatre jeunes gays jeunes diplomés décident de perdre leur virginité avant la fin de l'été.
Et contrairement à toute attente, c'est loin d'être un pale remake à la sauce gay d'American Pie.



Oh my Goodness !...

vendredi 16 février 2007

cartes de fidélité

De celles où on donne un coup de tampon à chaque fois que.
C'est bon de les déchirer, de ne plus sentir de dépendance, d'attente, en se disant "encore trois ou quatre, et ça y est..."
Donc plus de cartes de fidélité : le truc a été conscientisé aujourd'hui.

Il va falloir se battre à nouveau : pour défendre la place de parking que, oui, on a vu en premier. Que non, même si la p'tite dame elle a qu'une baguette, c'est pas une raison pour passer devant à la caisse du supermarché (elle a toute la journée à attendre, et puis elle a qu'à aller à la boulangerie, vieille peau!) Et, fin du fin, testé aujourd'hui même, rappeler à certains cadres qu'avec moi le jeu du presse-citron ça a tendance à engendrer des brûlures d'estomac à trés court terme.

De mutilation en génuflexion, excommunié, j'ai les pieds et les poings liés.
De mutilation en extrême-onction, agnus dei, moi l'impie je suis saigné aux quatre veines.

Autre carte de fidélité qu'il va falloir faire sauter : s'imposer la vue de Fourvière sur tous les actes de la vie quotidienne. Plus de quinze ans que ça dure, l'Eglise lyonnaise épiant les moindres mouvements de chacun, jetant un voile d'approbation ou d'opprobre, toujours brouillasseux. Commencer à jeter des ponts pour ailleurs. C'est maintenant qu'il faut que ça gamberge, ça agira quand ça agira. Comme pour toutes les grandes décisions qu'il a fallu prendre, si en surface rien n'a transpiré, au sous-sol les manoeuvres ont déjà commencé. Et comme pour toutes les grandes décisions qu'il a fallu prendre, le pack bien ficelé sortira du néant un beau jour, que je suis encore incapable d'entourer d'un rond rouge sur un calendrier.

De mutilation en soustraction, agnus dei, te voir en chair, j'en perds la tête.
De mutilation en contorsions, te voir ici, quelle hérésie, les bras m'en tombent.

Autre carte de fidélité, froissée, remplie et sur-remplie, retrouvée au hasard et vite balancée dans la Saône. Nous en avons ri comme des dératés avec Ed. en sortant du déjeuner. Alors qu'il me raccompagnait sur le chemin du cabinet, nous avons croisé... Jaws. Jaws, c'était le beau gosse de la promo. Beau gosse à la lyonnaise, hein ? Blond aux yeux bleus, coupe au bol, duffle-coat et compagnie. Jaws était beau et con à la fois, véritable aspirateur à gonzesses dans l'amphi. Certes, il faisait aussi trembler certains garçons sensibles (qui, eux, pour se faire remarquer, n'avaient pas d'autre choix que d'être en tête de promo, chut!)
Une certaine distance de sécurité nous a toujours séparés : je le prenais pour la plus belle expression des désastres d'une endogamie répétée, et lui voyait en moi un pauvre pédé carriériste et hystrionique. Bref, nous avions raison tous les deux...

Dix ans plus tard, Jaws a les traits tirés, le blond des blés à laissé place au jaune pisseux tirant sur le gris vers les tempes. Et je me désolai de n'avoir qu'Ed. pour me confier, de ne pouvoir saisir le portable pour annoncer, glorieux, à trois ou quatre personnes : "Jaws il a plus d'cheveu... euux, Jaws il a plus d'cheveu... euux!"

agnus dei, sic transit gloria mundi.

En rentrant du travail, je jetai un coup d'oeil aux tubes d'aceticum thallium et à la batterie de soins de chez Furterer, qui m'ont redonné en trois mois la crinière de ma jeunesse ; le dégât des eaux des wc qui reprend un goût de provisoire.
J'ai retrouvé un trés vieux morceau sur radioblog, que d'aucun aura reconnu ; puis un coup d'oeil dans le rétroviseur pour voir à nouveau des pans entiers s'effondrer dans mon dos. Qu'il est bon d'avancer...

je m'éloigne de tout,
je suis loin de vous...

mardi 13 février 2007

S'endormir sous une arche


J'aimais ces moments de fortes amplitudes, qui entraient en résonance toujours à ce moment-là de l'année. Il y avait les doigts gelés qu'on glissait sous nos couches de pulls où le ventre bouillonnait. Les larges goulées d'air glacé. Une offensive du général hiver sous ce soleil glacé, insistant désormais, nous faisant vainqueurs par les jours qui rallongent.

Je supporte de moins en moins ces fortes amplitudes.
Ce week-end, laisser Neil aller à son grand repos ; embrayer sur un anniversaire de lesbiennes ambiance radicale ("oui, je n'oublie pas d'éteindre l'interruptrice, promis... c'était qui au fait le message sur la répondeuse?") ; s'effondrer dans la fête ; tisser en 24 heures un cocon de douceur, avant d'autres grandes interrogations nocturnes, des fils d'idées dans les mains.
Ces deux jours à voir s'alterner félicitations et remontrances, toutes autant injustifiées les unes que les autres.


Aujourd'hui était en cela même spécial. Un vieux souvenir souffle ses 38 bougies. J'y ai repensé en allant fumer ma cigarette, vers 16 heures, sur le balcon nord du cabinet. Oui, les jours s'étirent élastiques, s'amincissent, s'éthèrent, s'étiolent.
Il y a vingt ans, pour ce grand anniversaire, nous réchauffions nos doigts gelés sous les pulls. L'après-midi, j'avais passé un moment sur la balançoire, à m'en donner le tournis, à réchauffer ma tête au soleil aveuglant et vainqueur, à laisser partir en buée les paroles de Recueillement dont je m'enorgueillais de jouer la partition au piano les yeux fermés, déjà.

Cet après-midi, vers 16 heures, j'étais sur une balançoire suspendue par quelques souvenirs. Ce peu de souvenirs, tissés entre eux en cordes solides, ombilicales, qui finiront par céder avec le temps, à moins que je ne donne un bon coup de ciseau définitif, à moins que la calandre rouillée ne cède. J'ai de moins en moins de raisons de rester à Lyon. Les cordes trouveront une place dans quelque coffre, à côté d'un vieux 33 T de Marc Seberg, je suppose.

En rentrant, sur le bureau, je retrouvai des tableaux de bord, des déclarations fiscales, et des messages. J'embrassai tout cela du regard, la tête dodelinant encore. Je n'ai pas encore pris ma décision. Décidément, j'aime les grandes amplitudes. Mais je ne les supporte guère.

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées...



vendredi 2 février 2007

hommage avant de prendre la route

Neil est partie ce matin à 5 heures dans son sommeil.
Le coeur n'a pas tenu, paraît-il. Le coeur a été soumis à rude épreuve, dois-je préciser. Aligner 3 paquets de Dunhill par jour, se détendre au whisky, dormir à coups de calmants et se fouetter à coups d'expressos, c'est clair que le coeur en prend un coup. Je passe sous silence la perte de trois enfants sur cinq, ainsi qu'un divorce aussi long qu'exaspérant.
J'aime beaucoup Neil. Quand nous nous voyions, on ne se parlait pas beaucoup. Les personnalités s'affrontaient, se pulvérisaient, s'adoraient. Et je n'ai pas souvenir d'un seul cours de maths de lycée pendant lequel je ne lui aurait pas écrit une petite missive. Elle adorait ça. Ma cousine va me manquer.